Martine
Carrillon-Couvreur, avec ses collègues parlementaires, demande au
Gouvernement de tout mettre en œuvre pour que le Fonds d’indemnisation
des victimes de l’amiante renonce à ses poursuites à l’encontre
de victimes de l’amiante.
AMIANTE : A propos des
condamnations prononcées par la Cour d’Appel de Douai
Par
une décision du jeudi 27 Octobre dernier, la Cour d’Appel de Douai
rendait un arrêt soulevant une émotion considérable dans le pays
et en particulier parmi les victimes de l’amiante.
A
la suite d’un imbroglio juridique, 17 victimes de l’amiante
étaient condamnées à rembourser au Fonds d’Indemnisation des
Victimes de l’Amiante (FIVA) une partie importante de leur
indemnisation. Ces 17 victimes condamnées venaient s’ajouter à
celles qui l’avaient été précédemment. Des sommes pouvant aller
jusqu’à 28 000 euros leur sont ainsi réclamées à chacun,
ce qui les plonge bien évidemment dans la détresse à la fois
financière et psychologique.
Le
choc est terrible et les associations crient au scandale et à
l’injustice. A cela s’ajoute la violence symbolique des lettres
de mise en demeure reçues par les victimes et leurs familles, et des
visites d’huissiers qui y ont succédé. Comble de l’inhumanité :
à l’occasion d’un de ces déplacements, un huissier a demandé à
une veuve s’il pouvait rencontrer le bénéficiaire de l’indemnité
pour lui signifier l’obligation du remboursement, or ce dernier est
déjà décédé. Inutile de préciser le degré d’anéantissement
et de colère des familles et des proches.
A
la stupeur de la décision de la Cour d’Appel de Douai s’ajoute
l’incompréhension de la démarche du FIVA que toutes les
associations de défense des victimes considèrent unanimement comme
l’outil pertinent pour l’indemnisation et une réparation du
préjudice la plus juste possible. La décision de justice elle-même
suscite beaucoup d’incrédulité et de désarroi. Comment
l’organisme censé reconnaître les victimes peut-il se retourner
contre elles et la justice lui donner raison ? Les bases même
de la confiance des citoyens dans leurs institutions se trouvent en
réalité profondément ébranlées. Et c’est inquiétant !
Nous,
Parlementaires, de toutes tendances confondues, demandons
solennellement au Gouvernement que tout soit mis en œuvre pour que
le FIVA renonce à la stratégie judiciaire qu’il a récemment
adoptée. L’inhumanité des poursuites actuellement engagées à
l’encontre de certaines victimes est indigne de la République !
Nous
demandons également que toutes les victimes d’ores et déjà
condamnées à rembourser une partie de leurs indemnités, ainsi que
celles qui le seraient dans l’avenir, puissent bénéficier d’une
remise gracieuse afin de mettre un terme à cette très pénible
affaire.
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